CONCEPT ET PHILOSOPHIE DE L UVRE COULEUR - RÉSEAU
Textes originaux de Fred Forest
Couleur-Résau constitue un titre générique
Le site Internet " Couleur-Réseau " se compose de six CR (couleur-réseau) : (le bleu, le rouge, le jaune, le vert, lorange, le violet) et de deux non-CR ( le blanc et le noir ) qui sont installés en ligne. La CR nest pas sans rapport avec la CM ( la couleur mentale ), mais il appartient à chacun de le découvrir et de le vivre : visuellement, psychologiquement, informatiquement et spirituellement.
Destiné à lorigine à constituer un site global et indivisible, et destiné à être acquis en totalité sous cette forme, le site " Couleur-Réseau " pourra éventuellement faire lobjet dune vente, couleur par couleur ou non-couleur. Auquel cas, chaque couleur ou non-couleur vendue aux enchères publiques fera lobjet dune adresse électronique spécifique, accompagnée des autres pages du site.
La note, ci-dessous rédigée, na aucune sorte dutilité pour tous ceux qui, avec la plus grande pertinence, auront la sagesse de se placer face à lécran de leur moniteur, où ils se contenteront dattendre tout simplement lapparition de la CR (couleur-réseau) annoncée, pour en être totalement pénétré et imprégné. En effet, toutes les informations techniques et scientifiques malgré leur intérêt intrinsèque concernant la couleur en général, que nous nous garderons bien de contester ici bien entendu, seront dune bien piètre aide pour appréhender ce qui relève, en propre, des critères qui définissent la CR ( la couleur-réseau) et tout ce qui en fait sa spécificité indescriptible et fondamentale. Spécificité arbitraire, sil en est, qui relève de la décision même du geste artistique qui a toujours pour fonction première et intrinsèque de transgresser des normes établies, pour mieux nous faire découvrir le monde sous un jour autre et différent. Les facteurs physiques et objectifs qui la constituent pourtant, et quil serait absurde de nier ici, ne sont donc pas pour autant déterminants pour nous. Il faut plutôt les considérer comme des " données " factuelles qui ne conditionnent, ni nexpriment en rien, lidentité propre de chaque couleur comme nous lentendons. Cette dernière relevant plutôt des facteurs " sensibles ", dordre psychologique, voir spirituel, au sens large du mot, et de données contingentes diverses, encore inconnues à lheure actuelle pour son " inventeur " lui-même, votre serviteur en loccurrence ( " Inventeur " au sens juridique du terme : celui qui a trouvé lobjet ).
Ce qui fait de la CR ( couleur-réseau ), encore, un mystère à part entière, potentiel de jouissance inépuisable, quil appartient à chacun de devoir élucider et interpréter dans le silence extatique de sa contemplation active sur le réseau. Cest ce que nous proposons aujourdhui sur Internet pourles collectionneurs qui auront les moyens de sen offrir le luxe rare et raffiné, en espérant que dans un élan de générosité ils en feront bénéficier lhumanité toute entière en en divulguant publiquement le code daccès, ce à quoi nous les invitons instamment, sans pouvoir disposer encore des moyens légaux de les y contraindre. |
Jai le sentiment alors quà ma façon je renouvelle lexpérience de mes prédécesseurs en la poussant plus loin en créant la CR ( la couleur-réseau ), cest-à-dire le " vert-réseau ", le " bleu-réseau ", le " jaune-réseau ", le " rouge-réseau " etc. et également les NCR ( les non-couleur-réseau ) le " noir-réseau " et le " blanc-réseau ".
La couleur, chacun le sait, sauf les imbéciles et les hypocrites, dépend de la lumière. Dans la peinture, la lumière a été dabord figurée dans un espace illusionniste comme provenant de lextérieur du cadre, puis les artistes au XXe siècle, en recourant à la couleur pure, vont donner limpression de produire leur propre lumière, enfin à partir de la peinture monochrome des années 50, les artistes façonnent lespace avec des tubes de néon, des écrans cathodiques et des lumières fluorescentes...
Ce lent cheminement trouve aujourdhui un développement naturel quand la couleur connaît à travers la diffusion des réseaux une lumière quasi " mentale " où le point dapplication rétinien nest plus que laboutissement ultime, à partir dune source donnée, dun itinéraire planétaire, quelque fois erratique. Le trajet intermédiaire, de sa source au point dapplication rétinien darrivée, seffectuant dans une parfaite invisibilité oculaire, ce qui ne peut quajouter à son mystère et irréductibilité intrinsèques.
Quand Yves Klein dans le corps de la matière picturale donne existence à lI.K.B., je me contente, pour ma part, dactiver, de télécommander ou de programmer des électrons à distance sur écran cathodique ou plasma, quelque fois en les produisant depuis lautre bout de la terre... pour quà la réception loeil soit baigné de cette lumière fluorescente, contingente, produite sur écran dordinateur.
Note additive à lintention de ceux qui cherchent à comprendre depuis toujours le " miracle " des couleurs et qui ne sont pas pour autant rebutés dinstinct par des considérations dordre para-scientifique... |
Pour en revenir au centre de ce qui constitue notre préoccupation fondamentale, le traitement numérique de la couleur et de limage-couleur, il est utile de préciser pour mémoire au sujet de la reproduction des couleurs par synthèse, quon reproduit en général les couleurs de deux façons : soit par addition de trois couleurs dont la somme donne du blanc, par exemple R, V, B (rouge, vert, bleu), soit par addition des trois couleurs complémentaires des précédentes C, M, J (cyan, magenta, jaune) dont la somme donne du noir. Dans le premier cas la synthèse est dite " additive ", dans le second elle est dite " soustractive ". |
Si votre écran dordinateur est constitué de tubes cathodiques, on dira alors que nous avons là une application de synthèse additive de trois couleurs. La somme des trois couleurs produit du blanc, doù le choix des couleurs primaires : rouge, vert et bleu, RVB en abrégé. Les points lumineux sont regroupés par trois ( un rouge, un vert, un bleu) pour former une triade appelée " pixel ".
En revanche, la peinture sur papier ou toile implique la synthèse " soustractive ".
Il nous paraît inutile à partir de ces observations dinsister plus longuement sur ce qui fait le caractère fondamental de CR ( la couleur-réseau ), par rapport à ce qui constitue dans lhistoire de lart, lhistoire de la couleur elle-même, si lon évoque le bleu de Matisse, le jaune de Van Gogh, le rouge des Fauves ou celui de Cobra.
La profondeur de la couleur détermine le nombre de bits (binary digits) affectés au codage de la couleur.
x- un seul bit pour du noir ou blanc ( cest toujours binaire : avec le 0 on a le blanc, avec le 1 le noir ou linverse ! ),
x- 2 bits pour 4 couleurs,
x- 4 bits pour 16 couleurs,
x- 8 bits pour 256 couleurs,
x- 16 bits pour 32000 couleurs,
X-24 bits pour 16.000.000 couleurs.
Linternaute ou lutilisateur dun écran cathodique peut participer quelque peu à la fabrication personnelle de la CR ( la couleur-réseau ) dans la mesure où il peut intervenir sur un réglage parfois disponible, celui de la " température " de la couleur... La température de la couleur est une notion physique traduisant une valeur de couleur. En calorimétrie, la température couleur est considérée comme la température absolue, en degrés Kelvin, à laquelle il faut porter le corps noir pour quil produise la même sensation chromatique que la couleur considérée. Une valeur type en est 9000°K.
Nous naborderons pas les problèmes ardus de luminance et de chrominance dont on sait que leffet pour la perception de lil humain nest pas équivalent. Pour mémoire, il est peut-être bon toutefois de rappeler ici une dernière fois pour toute que lil ne détecte que des radiations électromagnétiques dont la longueur donde est comprise entre 400nm (nanomètres) et 750nm ce qui coupera court à toute polémique superflue.
Par contre, il nous semblerait très léger daborder les questions inhérentes à la création de la CR ( la couleur-réseau ) sans avoir au préalable précisé que la sensation oculaire des couleurs dépend de trois paramètres et que cette trivariance doit être attribuée à lexistence de trois types de cellules coniques dans la rétine, respectivement sensibles au rouge (R), au vert (V) et au bleu (B). |
On caractérise généralement une couleur par les trois paramètres suivants :
- La teinte ou tonalité chromatique, déterminée par la dominante spectrale, cest-à-dire le barycentre de la courbe spectrale ;
- La saturation ou pureté spectrale, donnée par le rapport entre lénergie rayonnée par la vibration associée à la teinte et celle rayonnée par lensemble du spectre ;
- La luminosité directement reliée à la luminance, laquelle est la puissance lumineuse émise par unité dangle solide et par unité de surface normale démission.
Il est possible de représenter une couleur quelconque par une combinaison des trois couleurs R,V,B, dans des proportions convenables, ce qui permet de répertorier lensemble des couleurs.
En 1931, la Commission Internationale sur lÉclairage (C.I.E.) adopta par convention une représentation plane des couleurs en imposant une valeur constante de la luminosité. Soixante-dix ans plus tard, on peut se demander, notamment avec lapparition de la CRG ( couleur-réseau généralisée), si de telles données ne devraient pas être remises en cause, tout simplement pour une plus grande justesse des tables de sensations oculaires qui nécessitent dêtre réactualisées ?